Il y a dans la vannerie quelque-chose de très intime, un geste qui permet un retour vers soi. Cela peut sembler farfelu mais c’est ce que j’ai ressenti en la pratiquant. J’imagine qu’il en est de même pour de nombreuses activités du même ordre dans lesquelles les mains et le corps entier s’expriment. Mais dans la vannerie, il y a cette histoire de liens que l’on tisse, de souplesse que l’on apprivoise, de force qu’il faut dompter et ressentir. Il faut s’imposer à la matière, la sculpter lien après lien, la défaire parfois pour mieux la reprendre. Il faut oser attacher le brin fluet, le premier lien frêle et sans tenue. Et si l’on prend le temps de s’observer durant ce travail (ce qui vient naturellement en réalité) on se dit : « Tiens, si je suis toute à cette force, la matière se plie, si j’ose poser ce premier lien qui semble perdu, les prochains viendront le soutenir et ils formeront ensemble une vannerie aléatoire solide ». Ce qui pose question en vannant et dans la vie est lié. Par le truchement des mains, du corps et du mental qui pour une fois est exactement à ce qu’il fait (sinon la vannerie ne journée vanneriepeut prendre forme), des questionnements sur son propre fonctionnement apparaissent. Une analogie, une symbolique inconsciente s’installent et la vannerie n’est plus seulement une activité manuelle, elle est aussi un moyen de mieux se connaître, de se comprendre plus profondément.
Un très beau témoignage de Sabine sur ses ressentis après une journée vannerie. Merci pour ce magnifique partage.